Archives par mot-clé : nouveaux modes de production

KPA-Cité

Un dispositif d’innovation sociale conçu comme un « Commun » 1

KPA-Cité, c’est une nouvelle manière d’aborder l’emploi et le travail. C’est un dispositif, un projet, un lieu, un peu tout ça à la fois. C’est avant tout une expérience proposée aux habitants d’un territoire concentrant de fortes inégalités économiques et sociales : une occasion pour eux de s’initier à l’entrepreneuriat coopératif, de la création de l’activité jusqu’à la réalisation de prestations.

Des besoins du territoire aux envies des habitants

KPA-Cité s’inspire du modèle des coopératives jeunesse de service (CJS). Mais à la différence des CJS, conçues pour les 16-18 ans le temps d’un été, KPA-Cité offre à toutes et tous une opportunité de développement économique durable. L’objectif est de partir des besoins et des ressources existant sur le territoire (en particulier les habitants ayant la fibre entrepreneuriale, leurs savoir-faire, leurs intérêts…) pour créer une activité économique.
KPA-Cité est le nom du dispositif, mais aussi du réseau réunissant une quinzaine d’émanations locales à travers la France : les KPA.

Un parcours structuré et adapté

Le principe d’un KPA, c’est de permettre à des habitants volontaires de se réunir, faire ensemble et produire des activités marchandes reconnues. Et cela est possible grâce au contrat d’appui au projet d’entreprise 2. Ce cadre légal et administratif permet aux coopérants de tester différentes activités économiques sans perdre leurs droits aux aides sociales ou leur statut de demandeur d’emploi.
S’agissant d’entrepreneuriat collectif, la dynamique de groupe est au cœur du dispositif. Les co-entrepreneurs sont soutenus pour favoriser les conditions du “faire ensemble”, nécessaires au développement d’une activité économique commune. La remobilisation professionnelle figure également parmi les ambitions de KPA-Cité qui accueille des personnes souvent peu diplômées et éloignées de l’emploi et leur propose un accompagnement socioprofessionnel renforcé.

Ancrage territorial

Le dispositif, susceptible de recevoir un cofinancement de la politique de la ville et/ou de politiques d’inclusion sociale, se développe localement grâce à un partenariat renforcé entre :

  • une structure porteuse : centre social, association de jeunesse ou d’insertion, municipalité…;
  • une structure économique hébergeuse : coopérative d’activité et d’emploi 3, couveuse d’entreprise ou association dédiée;
  • et un lieu d’accueil : tiers-lieu, fablab, incubateur, cuisine partagée…

En conclusion, KPA-Cité est l’instrument propice à la création d’un espace d’expérimentation collective, destiné à celles et ceux qui n’osent pas se lancer seul.e.s dans l’aventure entrepreneuriale.
La présentation de KPA-Cité au CaféLaboQUARTIERS de Clermont-Ferrand sera peut-être le point de départ d’un KPA auvergnat… Qui sait ? 

Contact : kpa@opteos.fr

1 « Les biens communs, ou tout simplement “communs”, sont des ressources, gérées collectivement par une communauté, celle-ci établit des règles et une gouvernance dans le but de préserver et pérenniser cette ressource », https://lescommuns.org

2 Le contrat d’appui au projet d’entreprise (CAPE) permet de tester la viabilité économique d’un projet en profitant de l’appui d’une structure accompagnatrice

3 Les coopératives d’activités et d’emploi (CAE) permettent à un porteur de projet d’exercer son activité indépendante en toute sécurité grâce au statut « d’entrepreneur salarié » et ainsi de percevoir un salaire et de bénéficier de la couverture sociale d’un salarié classique

VoisinMalin

Faciliter l’accès aux services de proximité dans les quartiers … grâce aux habitants

Alors que des efforts sont réalisés pour améliorer la vie dans les quartiers de la politique de la ville, l’accès aux services publics ou privés (comme ceux délivrés par La Poste, les fournisseurs d’énergie, l’Assurance maladie, les services techniques municipaux…) demeure difficile pour certains habitants. Les raisons sont diverses : mauvaise maîtrise de la langue française, mobilité réduite, incompréhension des circuits administratifs… À cela s’ajoute une situation économique et sociale dégradée, qui provoque des formes de repli sur soi et de défiance de la part des habitants à l’égard des institutions.

VoisinMalin, entreprise sociale créée sous forme associative en 2010, apporte des solutions aux habitants des quartiers pour un meilleur accès aux services, tout en recréant un lien de confiance avec les institutions. Pour cela, elle mise sur l’implication d’habitants ressources au sein du quartier : les Voisins. L’association se charge de repérer ces habitants dont les compétences (par exemple la maîtrise de plusieurs langues) sont souvent inexploitées et invisibles.

Concrètement, les Voisins vont à la rencontre des habitants, à leur domicile, pour les informer, recueillir leurs besoins ou les accompagner dans leurs démarches quotidiennes. Ils interviennent sur des sujets concrets et variés : habitat, santé, précarité énergétique, maîtrise des charges, tri sélectif, accès aux droits, cadre de vie, etc. Les services peuvent aussi être délivrés dans des lieux de proximité (bureau de poste), avec l’appui de partenaires locaux. Ces interventions s’inscrivent dans le cadre de missions d’intérêt général définies par VoisinMalin avec des bailleurs sociaux, des collectivités et des entreprises dont certaines de service public.

« Il faut arrêter d’attendre les gens dans les réunions.
Il faut faire le dernier kilomètre que les institutions ne savent ou ne peuvent pas faire. En créant un trait d’union entre habitants et institutions, cela permet aussi d’améliorer en retour les services proposés. »

En 2014, 25 missions rémunérées ont été menées pour le compte de 19 commanditaires, et au bénéfice de 8000 familles. D’autres sources de financement proviennent de fondations privées et de subventions publiques.
En 2015, l’association compte un réseau de près de 70 Voisins sur 8 quartiers de l’Essonne, Seine-Saint-Denis, Paris et Lille. Recrutés en CDI par l’association, ils travaillent en moyenne 15 heures par mois et sont formés une partie du temps sur les informations à délivrer ou services à rendre. Mères de famille, étudiants, salariés à temps partiel, ils incarnent la diversité du quartier. Le déploiement de VoisinMalin est à l’étude dans d’autres villes, notamment à Lyon.

Contact : Evrard Klein, responsable du développement, evrard.klein@voisin-malin.fr
Plus d’infos : www.voisin-malin.fr
VoisinMalin en vidéo : vimeo.com/120452181

Le Fab Lab de La Casemate

Un espace de fabrication numérique et de partage des savoir-faire

 

Centre de culture scientifique, technique et industrielle créé en 1979, la Casemate a ouvert début 2012 un Fab Lab dans ses locaux, place Saint-Laurent à Grenoble.

Le numérique permet aujourd’hui non seulement de communiquer, s’informer et dialoguer à distance, il facilite aussi l’accès du plus grand nombre à la production en ligne (textes, photos, vidéos, programmes) et à la fabrication d’objets.
En effet, grâce à la simplicité d’usage de machines à commande numérique, tout le monde peut se lancer dans la fabrication de mobiliers, d’éléments décoratifs, de dispositifs électroniques, et d’un très grand nombre d’objets divers. En téléchargeant des plans sur internet, ou en dessinant ses propres patrons sur un logiciel 2D ou 3D, n’importe qui peut fabriquer son projet dans un Fab Lab.

Issus du prestigieux Massachussets Institute of Technology (MIT) aux États-Unis, les Fab Labs sont des ateliers ouverts à tout public composés de machines à découper (laser), de fraiseuses, et d’imprimantes 3D.
À la Casemate, l’équipe du Fab Lab propose régulièrement des formations, des ateliers et des projets de construction (cadran solaire, skate, guitare électrique, etc.).
Toutes ces activités sont ouvertes à tous les publics ; l’objectif est de lutter contre la fracture numérique, en faisant la démonstration qu’on peut utiliser à la fois internet et une machine à bois, et de changer le regard sur les gestes techniques en montrant qu’anciennes et nouvelles technologies peuvent se marier pour le meilleur.

Plusieurs projets visant l’égalité des chances et la lutte contre la fracture numérique se déroulent dans le Fab Lab de la Casemate, en particulier en direction des jeunes de 15 à 25 ans.
Il s’agit notamment du projet Fab Labs Solidaires, en étroite collaboration avec la Fondation Orange, et le partenariat en cours de développement avec l’École de la Deuxième Chance Isère (E2C Isère).


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L’ArTisterie

Un pôle culturel de l’économie sociale

Après une dizaine d’années de travail en commun, les coopératives culturelles Tchookar et Dyade emménagent ensemble dans de nouveaux locaux pour y installer L’ArTisterie et contribuer ainsi à la redynamisation culturelle, sociale et économique du centre ancien de Fontaine.

Ils vont transformer une ancienne villa abandonnée en un pôle culturel de l’économie sociale avec, au rez-de-chaussée, un espace de création culturelle pouvant accueillir des répétitions et des résidences d’artistes, mais aussi un lieu de pratique, de découverte et d’apprentissage destiné aux habitants et artistes de toutes prétentions. Il y aura même une petite scène pour accueillir du public !
Les étages sont destinés à un pôle de ressources de gestion-diffusion-production, un pôle audio-visuel, et des espaces de travail polyvalents (car les artistes ont, eux aussi, besoin de bureaux…).

Ainsi, en s’appuyant sur son savoir-faire de production culturelle, l’ArTisterie va faire profiter le quartier de son expérience en matière d’ingénierie de projet culturel, d’innovation sociale et de participation citoyenne, ainsi que d’une offre de médiation culturelle et de loisir culturel complémentaire et décalée par rapport aux cursus actuels (école de musique, éducation populaire, salles de spectacle).
À plus long terme, il s’agit de peser sur l’attractivité de ce bout de ville en s’appuyant sur les artistes et leurs publics.

En résumé, il s’agira d’un lieu où s’activent des artistes de tous horizons, avec un parti pris affirmé d’ancrage sur le territoire, de transversalité des activités culturelles, de brassage de publics différents, et de construction d’une alternative au mode de production capitaliste.

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L’Accorderie

Un réseau d’entraide et d’échange de services

Une accorderie est un système d’échange de services dont la monnaie d’échange est le temps.
Le principe est qu’une heure de service rendu est égale à une heure de service reçu. L’heure du jardinier a la même valeur que celle de l’informaticien.

À Grenoble, l’Accorderie développe le « pouvoir d’agir » des accordeurs en favorisant les échanges interpersonnels entre ses membres, l’implication dans le fonctionnement de l’association (ce travail est aussi crédité en heures) et la construction de projets collectifs qui contribuent à la vitalité de leurs quartiers.

Son ambition est de lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale.
Elle vise donc les personnes touchées par ces réalités. Mais pas seulement, car pour faire reculer la précarité économique et relationnelle, il est indispensable de renforcer en même temps les liens de solidarité entre des personnes d’âges, de conditions sociales et de nationalités différents.
C’est pourquoi la mixité sociale est une des conditions de réussite d’une accorderie et celle-ci est donc ouverte à tous, sans distinction de profil ou de quartier de résidence.

Concrètement, en six mois d’existence à Grenoble, déjà 114 transactions ont été enregistrées (dont 20% sont des services rendus à l’Accorderie).
L’ouverture d’un local et le premier poste d’animateur permettent de faciliter la rencontre entre les accordeurs et de stimuler les échanges collectifs, étape souvent nécessaire pour créer la confiance avant les échanges interpersonnels.

En savoir plus : http://www.accorderie.fr/grenoble/

Sereale

La plateforme locale de services entre particuliers

Sereale est une plateforme de services entre particuliers qui met en relation ceux qui ont besoin d’un coup de main à domicile, avec ceux qui cherchent un complément de revenus.

Toutes sortes de services à la personne sont concernées : bricolage, jardinage, garde d’enfants, aide informatique, ou livraison de courses.
Pour ces prestations ponctuelles, le rôle de Sereale c’est de simplifier au maximum la mise en relation (internet, téléphone), de prendre en charge tous les aspects administratifs (contrat de travail, attestation Pôle Emploi, Urssaf, bulletin de salaire, paiement sécurisé…), et de sécuriser les interventions (vérification du sérieux des intervenants, paiements par CB, assurance petite-casse, couverture sociale…).

Finalement, cela permet à des particuliers de s’échanger des services, en toute légalité, en toute simplicité, et pas plus cher que le travail au noir grâce à l’intervention de Sereale et aux aides fiscales.

Installée dans le quartier de la Villeneuve à Grenoble depuis le mois de juin 2014, cette jeune entreprise compte déjà plus de 400 utilisateurs actifs sur l’ensemble de l’agglomération.

Pour l’équipe fondatrice « C’est un projet qui a une portée sociale, en ces temps de crise qui appellent à une plus grande solidarité, tout en valorisant l’effort, le lien social de la proximité et la reconnaissance. Et en luttant contre le travail illégal ! Nous souhaitons donner la possibilité aux utilisateurs de se rendre utiles, en donnant un coup de main à quelqu’un qui a besoin d’aide, ou de l’autre côté, en donnant un coup de pouce financier à quelqu’un qui a besoin d’un complément de revenu.»

Actualité : en juin 2017 Labo Cités apprend la fin de l’aventure Sereale, « qui n’a plus les moyens de déployer sa solution à une échelle suffisante pour atteindre un niveau d’activité viable. »