Archives de catégorie : à Clermont-Ferrand /// le 28/05/2024

Coopérative jeunesse de services (CJS)

Ados et entrepreneurs le temps d’un été

Clermont Auvergne Métropole, en partenariat avec le Centre d’innovations sociales Clermont Auvergne, porte un projet de coopérative jeunesse de services (CJS) sur son territoire. À l’été 2024, la 2e édition sera lancée. Cette expérience collective est une occasion unique pour un·e adolescent·e de s’initier à l’entrepreneuriat et de se projeter dans la vie professionnelle, mais pas que ! L’aventure CJS permet également de prendre conscience de son potentiel et de développer son sens des responsabilités, ses compétences et son réseau.

Initiation à l’entrepreneuriat

Une CJS rassemble une quinzaine de jeunes de 16 à 18 ans pour créer une entreprise coopérative le temps d’un été. Les coopérants, définissent ensemble les différents services qu’ils proposeront aux particuliers, aux entreprises, associations et institutions publiques du territoire. Il s’agit de travaux ponctuels tel que du nettoyage de locaux, déménagement, du jardinage… Deux animateurs accompagnent les jeunes, notamment autour des objectifs inhérents à la gestion d’une entreprise coopérative et à la vie associative.
Les contrats réalisés génèrent l’essentiel du chiffre d’affaires, mais les jeunes peuvent organiser des actions d’autofinancement ou même participer bénévolement à des évènements locaux.

Implication collégiale des acteurs locaux

L’initiative est impulsée par la direction Habitat et Politique de la ville de Clermont Auvergne Métropole, son portage juridique est opéré par Appuy Créateurs – une coopérative d’activité économique (CAE) – et le pilotage est un assuré par un comité local qui rassemble différents acteurs du territoire. Il s’agit notamment d’Entreprendre pour apprendre (EPA), les services jeunesse et de développement social urbain de la Ville de Clermont-Ferrand, la mission locale, la direction de l’activité économique de la Métropole ainsi que le Point accueil écoute jeunes. Ensemble, ils garantissent les conditions propices au bon fonctionnement de la CJS : mise à disposition d’un local et des ressources humaines nécessaires ; mobilisation des jeunes ; sensibilisation des partenaires…

Une expérience aux multiples bénéfices

Si une CJS peut générer quelques profits permettant ainsi à chaque coopérant de toucher en moyenne 225€ net par mois, l’objectif est avant tout éducatif. Basée sur une pédagogie coopérative, la CJS fait découvrir aux jeunes une autre manière d’apprendre grâce à l’expérimentation et l’apprentissage entre pairs. Chaque jeune participe à la gestion concrète de la coopérative : présence au local, permanence téléphonique, communication, prospection, relances clients… Cela favorise la prise de responsabilité rapide, développe de nouveaux savoirs faire/être, et leur permet de prendre davantage confiance en eux. L’immersion et l’intensité de l’expérience participe aux réflexions des jeunes dans leur projet professionnel ou scolaire.

Contacts : cjs-clermont@cisca.fr ou agauchard@clermontmetropole.eu

promo Déclics

Déclics sportifs

Quand le sport crée des ponts entre les entreprises et les jeunes 

Selon où l’on se place, Déclics sportifs se résume différemment. Pour les jeunes éloignés de l’emploi, qu’ils soient, ou non, diplômés, il s’agit d’un parcours d’insertion professionnelle pour sportifs déterminés. Mais Déclics sportifs est aussi un processus de recrutement éprouvé au service des entreprises faisant le pari de l’engagement sportif comme élément clé d’un CV.

Sortir d’une voie sans issue

Ce programme de l’Agence pour l’éducation par le sport (Apels) a été conçu comme une issue à l’impasse dans laquelle certains jeunes sportifs se retrouvent une fois les portes des études refermées derrière eux. Souvent désignés comme « invisibles » car sortis des radars de l’Éducation nationale et de Parcoursup, et inconnus pour France travail et pour les missions locales, ces 16-30 ans ont pourtant souvent gardé des liens avec leur club de sport. Et c’est là que l’Apels les détecte au regard, notamment, des critères fixés par l’entreprise partenaire et les invite à intégrer une promotion Déclics sportifs. À l’issue de la période de détection, une promotion de 12 jeunes est constituée.

D’une activité sportive à une activité professionnelle

Commence alors la formation Déclics pour une durée de 2 à 4 semaines (voir le schéma ci-dessous). L’objectif est double pour ces jeunes résidant majoritairement en quartier prioritaire de la politique de la ville : révéler leur potentiel et se préparer à intégrer l’entreprise.
Un coach d’insertion par le sport aide chaque jeune sportif à identifier les compétences acquises au cours de son expérience en club et susceptibles d’être transférées en milieu professionnel. Cela va de la prise d’initiatives – ou autres soft-skills comme la capacité de travailler en équipe – à la gestion de projet. L’accompagnement alterne temps collectifs et individuels lors desquels sont utilisés des outils et méthodes certifiés. La confiance et l’estime de soi sont autant travaillées que le contenu du métier visé et l’assimilation des codes de l’entreprise.
Puis le ou la sportive intègre l’entreprise en contrat de professionnalisation. Il ou elle est suivie par l’Apels jusqu’à l’aboutissement du parcours, c’est-à-dire l’obtention d’un CDI.

Une initiative qui ne demande qu’à se déployer

L’Apels est une association nationale connue et reconnue dans de nombreux territoires, mais l’antenne puydômoise n’est ouverte que depuis février 2022. L’équipe cherche à étoffer les partenariats avec les acteurs économiques du territoire dans la perspective de créer une communauté d’acteurs engagés en faveur de l’inclusion par le sport. À moyen terme, l’association souhaite multiplier le nombre de promotions Déclics et ouvrir une école d’inclusion par le sport (EIS) à Clermont-Ferrand.

Contact : Ouardia ZIDANE ozidane@apels.org

Retrouvez d’autres actions sur le sport sur le site Sport&Cités

L'Alternative

L’Alternative

Repérer, Remobiliser, Raccrocher

L’ alternative : un nom évocateur pour qualifier le projet de la SCOP clermontoise Methexis dédié aux jeunes ayant abandonné toute perspective d’insertion professionnelle. Deux ingrédients clés composent cette action de remobilisation vers l’emploi : médiation sociale hors-les-murs et accompagnement cousu main.

Le projet s’adresse aux 16-25 ans de la Métropole de Clermont-Ferrand qui ne sont ni en emploi, ni en étude, ni en formation (les NEETs,1 dans le jargon de l’insertion professionnelle). Une attention particulière est portée aux jeunes des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), dans l’acception de « quartiers vécus » afin de prendre en compte leurs usages et lieux de fréquentation.

Objectif : raccrochage

L’ambition de L’Alternative est d’identifier et d’aller à la rencontre de jeunes en rupture avec les institutions, fortement éloignés des dispositifs de droit commun, afin de leur faire intégrer le contrat d’engagement jeune (le CEJ). L’initiative s’inscrit dans le cadre de l’appel à projet autour de la mise en œuvre territorial du volet « Jeunes en rupture » du CEJ2, lancé par la DREETS Auvergne Rhône-Alpes en 2022. Elle s’appuie sur une articulation solide entre Methexis, les missions locales du territoire et bien d’autres partenaires.

Son caractère innovant repose sur deux dimensions :

  • le repérage des jeunes, grâce à une approche de médiation sociale hors-les-murs, pour un aller-vers au plus proche des réalités des jeunes.
  • un accompagnement cousu main, avec les partenaires du territoire, pour permettre aux jeunes de mieux maitriser les codes et par la suite d’intégrer des dispositifs de droit commun plus classique.

Médiation sociale hors-les-murs

Les médiateurs, recrutés spécifiquement pour aller à la rencontre d’un public plutôt défiant et l’amener à sortir de sa zone de confort, jouent un rôle crucial. Quotidiennement, ils vont à la rencontre des jeunes dans l’espaces publics. Ils se rendent « là où les jeunes se trouvent » – halls d’immeubles, parcs, parkings – quel que soit l’usage qu’ils font de ces lieux. Ainsi, les médiateurs ne s’interdisent pas d’aller sur les secteurs de trafic de stupéfiants.

Accompagnement cousu main et réponse globale

Ensuite, pour les jeunes repérés comme inactifs sur le plan professionnel3, Methexis leur propose un accompagnement sur mesure afin de les préparer à appréhender le format du CEJ et les obligations qui en découlent. Les jeunes prennent part à des projets en collectif et bénéficient de temps en individuel propices à la construction d’une relation de confiance. Leur sont aussi proposés des activités spécifiques, qui ne relèvent pas du droit commun, notamment des pratiques sportives, des ateliers autour de la culture, de l’éducation aux médias ou encore des ateliers numériques en groupes restreints.

Cet accompagnement est pensé à la fois comme un sas pour les jeunes et comme une réponse au constat du manque d’adhésion des jeunes aux dispositifs de droit commun lors de leur accompagnement en mission locale.

Enfin, pour lever les freins périphériques à l’insertion professionnelle (santé, mobilité, logement, administratif…) Methexis mobilise un consortium d’acteurs du territoire. La Plateforme Mobilité du Puy-de-Dôme, Unis Cité et le SIRA, mais aussi la Métropole de Clermont-Ferrand et l’ADSEA 63 se réunissent régulièrement lors de comités de pilotage et de comités de suivi.

Contact : Khaled SIDI MAMMAR methexiscf@gmail.com


1. Pour « neither in employment nor in education or training ».
2. Parcours intensif et personnalisé d’une durée maximum de 12 mois, composé de 15 à 20 heures d’activités par semaine, comprenant des actions individuelles, collectives et en autonomie encadrée. Le versement d’une allocation pouvant aller jusqu’à 552,29 €
3. Diplôme de niveau maximum ; sans contact avec France travail ou la mission locale de secteur depuis au moins 5 mois ; ni en emploi ni n formation


KPA-Cité

Un dispositif d’innovation sociale conçu comme un « Commun » 1

KPA-Cité, c’est une nouvelle manière d’aborder l’emploi et le travail. C’est un dispositif, un projet, un lieu, un peu tout ça à la fois. C’est avant tout une expérience proposée aux habitants d’un territoire concentrant de fortes inégalités économiques et sociales : une occasion pour eux de s’initier à l’entrepreneuriat coopératif, de la création de l’activité jusqu’à la réalisation de prestations.

Des besoins du territoire aux envies des habitants

KPA-Cité s’inspire du modèle des coopératives jeunesse de service (CJS). Mais à la différence des CJS, conçues pour les 16-18 ans le temps d’un été, KPA-Cité offre à toutes et tous une opportunité de développement économique durable. L’objectif est de partir des besoins et des ressources existant sur le territoire (en particulier les habitants ayant la fibre entrepreneuriale, leurs savoir-faire, leurs intérêts…) pour créer une activité économique.
KPA-Cité est le nom du dispositif, mais aussi du réseau réunissant une quinzaine d’émanations locales à travers la France : les KPA.

Un parcours structuré et adapté

Le principe d’un KPA, c’est de permettre à des habitants volontaires de se réunir, faire ensemble et produire des activités marchandes reconnues. Et cela est possible grâce au contrat d’appui au projet d’entreprise 2. Ce cadre légal et administratif permet aux coopérants de tester différentes activités économiques sans perdre leurs droits aux aides sociales ou leur statut de demandeur d’emploi.
S’agissant d’entrepreneuriat collectif, la dynamique de groupe est au cœur du dispositif. Les co-entrepreneurs sont soutenus pour favoriser les conditions du “faire ensemble”, nécessaires au développement d’une activité économique commune. La remobilisation professionnelle figure également parmi les ambitions de KPA-Cité qui accueille des personnes souvent peu diplômées et éloignées de l’emploi et leur propose un accompagnement socioprofessionnel renforcé.

Ancrage territorial

Le dispositif, susceptible de recevoir un cofinancement de la politique de la ville et/ou de politiques d’inclusion sociale, se développe localement grâce à un partenariat renforcé entre :

  • une structure porteuse : centre social, association de jeunesse ou d’insertion, municipalité…;
  • une structure économique hébergeuse : coopérative d’activité et d’emploi 3, couveuse d’entreprise ou association dédiée;
  • et un lieu d’accueil : tiers-lieu, fablab, incubateur, cuisine partagée…

En conclusion, KPA-Cité est l’instrument propice à la création d’un espace d’expérimentation collective, destiné à celles et ceux qui n’osent pas se lancer seul.e.s dans l’aventure entrepreneuriale.
La présentation de KPA-Cité au CaféLaboQUARTIERS de Clermont-Ferrand sera peut-être le point de départ d’un KPA auvergnat… Qui sait ? 

Contact : kpa@opteos.fr

1 « Les biens communs, ou tout simplement “communs”, sont des ressources, gérées collectivement par une communauté, celle-ci établit des règles et une gouvernance dans le but de préserver et pérenniser cette ressource », https://lescommuns.org

2 Le contrat d’appui au projet d’entreprise (CAPE) permet de tester la viabilité économique d’un projet en profitant de l’appui d’une structure accompagnatrice

3 Les coopératives d’activités et d’emploi (CAE) permettent à un porteur de projet d’exercer son activité indépendante en toute sécurité grâce au statut « d’entrepreneur salarié » et ainsi de percevoir un salaire et de bénéficier de la couverture sociale d’un salarié classique